Formation Nature, grimpe d'arbre et land art, association La Haut, forêt de Liffré, 2021.
Service civique, médiation culturelle, association 3 regards, Rennes, 2020.
Voyage itinérant au Pérou, Amérique du sud, de l'Amazonie aux Andes, 2019-2020.

Diplôme National d’Art (avec les félicitations du jury), EESAB, Beaux Arts de Rennes, 2018.
BTS design graphique, ENSAAMA, Olivier de Serres, Paris, 2017.
Mise à niveau en arts appliqués, Auguste Renoir, Paris, 2015.


SPACE SHOW, performance live, Cholet, 2020.
Scénographie d’évènements musicaux, Alchemica, Pisac, Pérou, 2020.
Workshop Autonomie, avec l’EESAB, Chauvigné, 2019.
Workshop Erance, avec l'EESAB, Cap Fréhel, 2019.
Workshop BOAT (semaine en mer), avec l’EESAB, 2018.
Exposition Hiking + Thinking + Mattress x Printer, Amsterdam, 2019.
Résidence avec Studio Skulptur, création éditoriale, Berlin 2018.
Stage avec Fotoklub Kolectiv, atelier photo argentique, print, et galerie d’exposition, Berlin, 2018.
Lauréat du concours d’af ches Enlivrez-moi, Paris, 2017
Montage de l’exposition Écoute/Voir, Studio Mac Mahon, Paris, 2016.
Stage avec N + Co, bureau d’artistes et d’idées, Paris, 2016.
Stage avec À Fleur de Pierre, atelier de lithographie, Paris, 2015.
Laura Nonguierma
réside à Rennes, France.
laura.ngrm@hotmail.com
0749033795
@lepoetelune
ngrm.hotglue.me
lepoetelune.tumblr.com
La friche. Le coin de la ville jamais visité, jamais marché: le nouveau monde. La forêt est interdite aux humain.es pour dix ans (parcelle teste au milieu des vestiges industriels). Il parle des espèces importées par accident, du châtaignier en bord de mer parce que quelqu’un y a lancé une châtaigne venue de loin, aussi de bateaux aux fruits chauds échoués sur les rives. Dans la friche il y a les multiples et la forêt existe à nouveau.

Le tiers lieu est le lieu sans nom. Le lieu rejeté
(les marges) et le lieu désiré (les réserves), mystère de
ses ruines. Les bordures sont des terrains ouverts à la naissance de nouveaux systèmes autonomes, expérimentaux: les traces de l’ancien monde ont doucement disparu, vient alors comme une seconde chance offerte par la terre pour vivre.

Les orées (je pense à l’orée des bois, l’orée des jardins) sont les lieux de magie où se trouvent les portes, motifs de passage d’un monde à un autre. Abondance protectrice, espaces indécis, espaces d’entre deux où avancer est possible, reculer est possible. C’est là que se manifeste la magie parce que l’inconnu et les mystères. L’aube est une orée dont on ignore le jour mais nous sommes prêts à y engager le corps et nos croyances. La tombée du jour est une orée silencieuse
(le bras de la nuit nous y traîne lentement et sans caprices,
les tumultes du jour son tus). Les bordures sont des endroits pour la contemplation, les débuts et les fins des choses, les possibles suspendus.

De quoi sont faites les couches de notre monde?
Les bordures sont les lieux inexplorés, mais aussi les voix non entendues, les marges de notre société, les tabous, les délaissés, les minorités (raciales, de genres, économiques, de classe, du vivant...). C’est ainsi au sein des marges que naissent nos luttes, nos nouvelles identités, nos imaginaires
et nos revendications à l’existence. Ces questions au centre de mes réflexions sont l’œuvre de réalités écologiques, politiques, philosophiques, sociales, poétiques, jusqu’à intimes. Je poursuis le travail abouti lors de mon diplôme à l'école des Beaux-Arts, traitant principalement des bords des villes, des déchets plastiques, que je raconte dans un souci de mise en scène éditoriale et scénographie. Une dérive urbaine que je prolonge aujourd'hui dans mon travail vers ces bordures multiples. Méditer non plus sur leur caractère dégradé, mais sur les potentiels qui s’y logent.

C'est par l’utilisation de matériaux bruts, l’immersion des corps (physiques, sonores, imaginés, performés) dans la nature, l’écriture de nouveaux espaces, que je créer avec la volonté d’une collaboration plutôt que d’une colonisation/exploitation (faire avec et non contre).
En décembre 2019, je pars 8 mois en Amérique du sud, au Pérou, où je vis en itinérance. J’y ai le temps de regarder le monde autrement, de repenser mon travail artistique mais aussi de ne plus y penser. Je suis en pleine forêt amazonienne, puis dans les Andes en haute altitude où je suis confronté.e à l’absence de ville, d’école, de musées, de bruit, de toutes formes artistiques modelées et dites.
Je suis là, vivante, avec même parfois la peur de mourir, mais profondément heureuse. Mon envie de produire quelque chose est remplacée par celle de recevoir, d’écouter et de me fondre. Je ne suis la parole de personne, mais toute petite sur ces terres immenses. Mon regard sur la forêt et les montagnes s’est doucement renfermé sur mon intérieur. Pour autant mon désir de connaissances, de créer, de m’en aller toucher les arbres dès le petit matin et de pratiquer tout autres rituels eux n’ont jamais fuit.






*Le Tiers-Paysage – fragment indécidé du Jardin Planétaire - désigne la somme des espaces où l’humain abandonne l’évolution du paysage à la seule nature. Il concerne les délaissés urbains ou ruraux, les espaces de transition,
les friches, marais, landes, tourbières, mais aussi les bords de route, rives, talus de voies ferrées, etc. A l’ensemble des délaissés viennent s’ajouter les territoires en réserve. Réserves de fait: lieux inaccessibles, sommets de montagne, lieux incultes, déserts ; réserves institutionnelles : parcs nationaux, parcs régionaux, « réserves naturelles »,
Gilles Clément, Le Manifeste du Tiers Paysage (2004).